"Plongée" dans le temps et dans l’histoire de Paros
Le cours de Paros au fil du temps
Paros du fond des temps

Paros déploie une beauté naturelle incomparable, pittoresque, avec la lumière de l’Égée et ses eaux bleues et vertes. Elle détient également une histoire particulièrement riche. En témoignent de nombreuses découvertes dues à la pioche des archéologues, donnant aujourd'hui au visiteur la possibilité d’observer l’évolution historique de Paros à travers les sites archéologiques et les musées.
Paros est habitée depuis le 4e millénaire av. J.-C. et elle a connu des périodes d’apogée dans le domaine économique et artistique, mais aussi des périodes de pillages, de violence intense, de déclin et d’obscurité.

Le paysage historique de Paros devient plus clair à partir de l’âge du bronze, après la découverte de trois grandes civilisations, la cycladique, la minoenne et la mycénienne. Dans les régions de Glifa, Drios, Kampos, Koukounaries, Plastiras, Faragas, sont conservées des traces des habitats cycladiques.


Un exemple caractéristique de ceux-ci, datant de la période protocycladique, se trouve sur la colline de la forteresse de Parikia. Arrivent ensuite les colons de la Crète minoenne, qui culmine à cette époque dans l’espace grec. Ceux-ci transforment progressivement Paros en une remarquable base commerciale et militaire. Avec le changement de paysage politique, ce sont les Mycéniens qui occupent le devant de la scène, et Paros constitue un centre important de cette civilisation. Les vestiges mycéniens qui ont été retrouvés à Koukounaries, mais aussi sur la colline de la forteresse de Parikia, confirment l’existence de cette civilisation.
A l’époque géométrique, arrivent dans l’île des colons arcadiens, dont le chef qui se nommait Paros a donné son nom à l’île. Les Arcadiens se mêlent aux Ioniens qui apparaissent plus tard et Paros se transforme en une grande puissance maritime grâce au commerce du marbre de Paros, connu pour sa limpidité. Le marbre, source naturelle de richesse de Paros, mais aussi plus généralement sa prospérité, apportent aussi l’épanouissement culturel, notamment à l’époque archaïque (7e siècle av. J.-C.). C’est alors qu’apparaît et culmine la poésie lyrique, avec le célèbre poète lyrique Archiloque, qui est originaire de Paros.
Dans la période classique, Paros combat contre les Perses, qui tentent de dominer l’espace grec. Toutefois, leur défaite à la bataille de Salamine conduit les Perses à la retraite et Thémistocle à Paros, où il contraint les habitants à adhérer à l’hégémonie athénienne. En 338 av. J.-C., alors que Paros a déjà perdu son ancienne puissance, elle se soumet, successivement, aux Macédoniens, aux Ptoléméens, à Mithridate et aux Romains. A cette époque, sont en activité dans l’île des sculpteurs de premier plan, parmi lesquels Skopas de Paros. L’île est alors pleine d’ateliers de sculpture, de sanctuaires et d’autres bâtiments remarquables.
La période romaine - La domination turque
L’expansion de Paros s’interrompt à l’époque romaine, quand elle est utilisée, comme d’autres îles des Cyclades, comme lieu d’exil. Le christianisme arrive dans l’île à l’époque de l’empire byzantin, avec l’impressionnante église de la Vierge aux Cents Portes.
Commence alors, toutefois, un autre tourment pour Paros, venant des attaques constantes et des expéditions des pirates. Le plus grand dommage est causé par le célèbre pirate Hayreddin Barbarossa qui, malgré la courageuse résistance des habitants, met à mort la majeure partie de la population et envoie le reste dans les galères de la marine turque et les bataillons de janissaires. C’est alors que l’île est conquise par les Turcs (1560 apr. J.-C.). Paros joue un rôle important durant la guerre d’indépendance grecque, et le golfe de Naoussa est utilisé comme base pour la flotte russe (frères Orloff) pendant les guerres russo-turques.
L’occupation allemande n’a pas épargné Paros, obligeant les habitants à partir pour le Pirée ou à l’étranger. L’île est habitée à nouveau après 1960 et la majeure partie de son expansion provient du tourisme, comme aujourd'hui, où Paros est désormais l’une des destinations les plus populaires.

Skopas le Parien
Un des plus importants architectes et sculpteurs de l’antiquité (4ème siècle av.J.-C.), Skopas le Parien, est né à Paros. Son père était le sculpteur Aristandre. Il a quitté Paros et il a visité beaucoup de lieux en Grèce et à l’Asie Mineure, où il a créé beaucoup d’œuvres d’art.
Skopas était un des sculpteurs les plus importants de la Grèce ancienne, avec Phidias, Praxitèle et Lysippe.
Une de ses œuvres les plus importantes, créée en 395 av. J.-C. est le temple d’Athéna Aléa à Tégée, en Arcadie, un des plus beaux temples du Péloponnèse.
Il a aussi collaboré avec d’autres sculpteurs pour décorer et construire le Mausolée d’Halicarnasse. Pour la ville de Cnide, il a créé une statue de Dionysos. Skopas a travaillé à Samothrace et on lui doit probablement le statue de la Victoire (Niké) en marbre parien, qui est abrité aujourd’hui au Musée du Louvre.
Des copies de ses œuvres comme la Bacchante qui est abritée au Musée de Munich et la statue de Méléagre, le héros mythique des Étoliens, sont caractérisées par des expressions de passion violente. Cette expression est aussi impressionnée sur les têtes de Méléagre et d’Achille. Les lèvres sont serrées, les yeux enfoncés, les sourcils sont denses et les os du front proéminents.
En général ses œuvres, comme les représentations d’Hermès qu’il a créées en collaboration avec Lysippe se caractérisent d’intense expressivité.

Archilochus le Parien
Le poète lyrique ancien Archiloque (av. J.-C.) a été né à Paros. Son père s’appelait Telesikles et il était membre de la classe supérieure de Paros.
Telesikles avait dirigé l’opération de colonisation de Thasos, et il était caractérisé par détermination et son esprit vif. Archiloque a hérité ces charismes de son père et la connaissance de la langue populaire de sa mère, Enipo, qui appartenait à la classe inférieure de Paros (esclave). La vie d’Archiloque était aventureuse. Il a combattu comme mercenaire en Ionie, en Thrace, à Koroni en Macédoine et en Eubée. Il a été tué au cours d’un combat entre les Pariens et les Naxiens.
Il a composé des élégies, des hymnes et des poèmes en vers iambiques et trochaïques. Il est considéré comme le créateur de la poésie en vers iambiques, qu’il a utilisée pour faire la satire. Son vers suivant est très connu:"Πολλ' οίδ' αλώπηξ, εχίνος δε εν, μέγα" (traduction: Le renard sait beaucoup de petites choses, le hérisson n’en sait qu’une seule mais grande).
Il est bien connu qu'Archiloque a mené une famille entière à se suicider. Archiloque est rentré à Paros après une expédition. Il est tombé amoureux de la fille de Lycambe, Néoboulé, mais elle lui était refusée par son père et il s’est senti humilié. Pour se venger, il a satirisé toute la famille dans ses poèmes.
Il était si caustique que la famille s’est suicidée en se pendant.
